THALIE N’CO chante Michel Tonnerre à Pont Aven
Elle chantait Barbara avant de croiser les rimes du pirate lorientais de la chanson, décédé il y a un an. Thalie ne l’a pas connu, mais elle interprète ses textes avec sensibilité.
Portrait
En juin, elle a passé son brevet de capitaine de mer et fait chavirer le public lorientais lors de l’hommage de Keroman à Michel Tonnerre. Thalie a embarqué dans l’œuvre du pirate, un océan de chansons maritimes et d’histoires humaines qui valent mieux qu’une ambiance de guinguette ou les embruns d’un soir de fête au fond d’un bistrot.
L’histoire, pourtant, n’a rien fait pour créer ce lien si fort. « Michel, je ne l’ai pas connu. J’avais un duo en Bretagne qui s’est arrêté et je préparais un hommage à Barbara qui fait partie des artistes qui me tiennent particulièrement à cœur. »
Nathalie Presles, Thalie pour la scène, écumait les concerts de la côte nord, avec un refuge à Maël-Carhaix, avant de mettre le cap sur Lorient, pour ce brevet de capitaine. La faute aussi à ces disques écoutés en boucle un soir à Perros-Guirec. « Cela a été un coup de cœur énorme. »
Aventurière, héritière d’origines françaises et amazoniennes, Thalie ose sa voix sur les textes de Michel Tonnerre et reçoit vite des encouragements de Guy et Brigitte Carton, amis du poète, convaincus. « Quand David Bellec, musicien de Michel, m’a invitée à chanter à Keroman, cela a été un cadeau immense. »
Avec sa crinière de lionne, ses yeux pâles, sa main gantée de noir, Thalie a subjugué le public sur la chanson préférée du chanteur disparu, Le sillon de Talbert, avec la force requise pour défier l’Angleterre, sans crier, avec le ton juste.
Avec C’est la mer, puis Rencontre fortuite, elle a prolongé une séduction qui passe aussi la rampe dans les soirées cabaret chez Mamm Kounifl, à Locmiquélic, où elle sera à nouveau le 21 septembre. Le timbre de sa voix est accompagné par la guitare aux accords subtils de Vianney et de son fils, Delwal, aux percussions.
Sur Michel Tonnerre, Thalie est intarissable. « Il y a chez lui une pudeur dans la façon d’exprimer les choses, cette attirance à la mer et au voyage », dit-elle, parlant à la fois d’elle et de lui. « Il a une vision du monde et des hommes, comme dans Le gabier noir contre l’esclavagisme, qui m’a bouleversée », le classant dans les grands auteurs de la chanson française. « Il y a une dénonciation et une sensibilité à la nature, un truc puissant qui nous emporte. Dans ses textes, il a une présence phénoménale, à fleur de peau, qui quelque part fait mal. »
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